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Emblématiques du Brésil, les fitas de Bonfim, ces petits bracelets de tissu aux couleurs variées, sont originaires de Salvador. Autrefois signe religieux spécifique à Bahia, elles font maintenant fureur dans dans le monde entier
Difficile de revenir d’un voyage à Salvador (voire du Brésil...) sans avoir son poignet entouré d’une des fameuses fitas bahianaises. Si on les envisage actuellement comme un accessoire de mode, il faut savoir que ces petits bracelets ont avant tout une signification religieuse. Apparues au début du XIXème siècle à Salvador, les bandelettes de tissu – d’abord faite en soie, puis en coton – mesuraient 47 centimètres, correspondant à la longueur du bras droit de la statue de Jésus Christ entreposée dans l’église Nosso Senhor do Bonfim à Salvador (le seigneur des "bonnes fins" n’étant autre que Jésus pour les Bahianais). C’est d’ailleurs pour cette raison que pendant longtemps les fitas se sont appelées "medida de Bonfim" (la mesure de Bonfim). Cette église, bâtie en 1745, est réputée pour les miracles curatifs qui y auraient été accomplis. Les croyants déposaient dans la salle des ex-votos une photo ou une petite statue représentant la partie de leur corps qui avait été soignée, afin de faire une offrande au saint ayant accompli le miracle. En souvenir, ils repartaient avec l’une de ses fitas qui leur faisait office de collier auquel ils pouvaient accrocher des médailles. A l’origine, le nom des saints ainsi que les dessins étaient tracés à la main.
Bijou et spiritualité Depuis la tradition a quelque peu évolué : dans les années 60, la population hippie découvre le Nordeste du Brésil et se met à nouer les fitas autour du poignet – gauche de préférence - ou de la cheville. L’objet se transforme davantage en accessoire de mode, mais une forme de spiritualité y reste liée. Le rituel est d’attacher la fita de trois nœuds, et de faire un vœu pour chacun d’entre eux. Lorsque le bracelet se rompra naturellement, les vœux se réaliseront. Le premier dimanche de l’année, les habitants de Salvador viennent toujours nouer quelques fitas autour des grilles de Nosso Senhor do Bonfim afin de leur assurer la prospérité pour l’année à venir.
Il n’est désormais plus question de soie pour fabriquer les fitas : elles sont maintenant produites en synthétique, pour être exportés entre autres vers l’Allemagne, le Japon ou la France. Devenues un symbole culturel du Brésil, elles sont utilisées pour décorer des boîtes, réaliser des porte-clés, peuvent servir de lacets ou tout simplement de bijou.
A chaque couleur est associée une signification, ainsi que l’une des divinités du candomblé (les orixas), la religion afro-brésilienne fondée par les esclaves. Bleu – Amour – Iémanja, déesse de la mer Rose – Amitié – Oba, le dieu des vents Jaune - Succès – Oxum, déesse de la beauté Vert – Santé – Oxóssi, dieu des animaux et de la nourriture Orange – Bonheur – Inhasa, déesse du vent et du feu Violet – Spiritualité – Nana Buruku, la femme d’Oxala Rouge – Passion – Exu, le dieu de chemins Blanc – Paix – Oxala, dieu le plus ancien qui a donné la vie aux hommes Gris - Patience et compréhension
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